Le Collège canadien de police mise sur des partenariats pour la formation de haut niveau
Par Derek Johnston
29 août 2024
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Depuis près d'un demi-siècle, des experts du Canada et de l'étranger viennent au Collège canadien de police (CCP) à Ottawa pour suivre des formations qui ne sont pas offertes ailleurs au Canada.
Géré par la GRC, le CCP offre de la formation avancée et spécialisée à l'ensemble du secteur policier canadien et à un nombre croissant d'organismes internationaux. En 2022, le CCP a donné 200 cours à plus de 3 600 participants grâce à une combinaison de séances en ligne et en personne. Depuis la pandémie de COVID-19, un plus grand nombre d'options virtuelles et un modèle de prestation régional sont maintenant offerts. Ces changements aident à éliminer les obstacles systémiques et facilitent l'accès aux cours.
« Le CCP est unique en raison de son vaste mandat et des partenariats qui sous-tendent tout ce que nous faisons ici », déclare la surintendante Mélanie Bilodeau, directrice exécutive intérimaire. « C'est la richesse de ses liens qui rend le CCP si spécial. Au CCP, les participants peuvent faire du réseautage et fréquenter des communautés de pratique et des centres de connaissances qui favorisent les partenariats et la collaboration longtemps après leur départ. »
Son origine remonte à 1938, lorsque la GRC a lancé ce qu'on appelait à l'époque le Cours du Collège canadien de police — une formation en cours d'emploi pour des candidats issus principalement de services de police municipaux et provinciaux du Canada. Des décennies plus tard, lors de la conférence fédérale-provinciale des procureurs généraux sur le crime organisé en 1966, les délégués ont dû composer avec les menaces croissantes du crime organisé. L'idée d'une école nationale de police a commencé à prendre de l'ampleur. Lorsque le CCP a officiellement ouvert ses portes, il offrait neuf cours. Aujourd'hui, ce sont plus de 55 cours et ateliers avancés et spécialisés qui y sont donnés.
Une formation adaptée aux conditions changeantes
La formation offerte porte sur le crime organisé, les crimes relevant de plusieurs corps de police et les compétences en gestion et en leadership policiers. Les principaux sujets sont les techniques d'enquête, la criminalité technologique, l'identité judiciaire, l'enlèvement des explosifs, les tests polygraphiques ainsi que le perfectionnement professionnel des cadres policiers et des services de police autochtones. Des cours sont aussi offerts au Campus de l'Ouest à Chilliwack (Colombie-Britannique).
« Tous les policiers n'ont pas à savoir comment détruire des explosifs de façon sécuritaire ou mener une enquête sur la cryptomonnaie, explique la surintendante Bilodeau. Envisager que tous les services de police offrent ce type de formation hautement spécialisée serait beaucoup trop coûteux, surtout que le contexte de l'application de la loi évolue rapidement. En collaborant avec différents experts, nous pouvons nous adapter à ces changements rapides. »
Le personnel à temps plein du CCP se compose de policiers chevronnés et d'experts civils. Ils conçoivent et donnent des cours aux côtés de praticiens de la GRC, d'autres services de police, de ministères fédéraux, d'universités et du secteur privé.
« Nous apprenons les uns des autres, ce qui nous permet d'être à jour, créatifs et à l'écoute des besoins particuliers du milieu policier », affirme Emily Spencer, Ph. D., directrice du Centre de leadership, de diversité et d'inclusion et du Centre de perfectionnement pour les services policiers aux Autochtones (CPSPA) au CCP. « À titre d'exemple, les cours offerts par le CPSPA sont élaborés et donnés par des experts autochtones. »
L'accent est mis sur la technologie
La formation normalisée a une grande incidence sur le personnel de première ligne, surtout pour les interventions multiorganismes. « Si les employés des différents services suivent la même formation et sont sur la même longueur d'onde, ils peuvent se mettre au travail et se concentrer immédiatement sur ce qui doit être accompli », poursuit la surintendante Bilodeau.
À l'avenir le CCP a pour objectif d'offrir des options de prestation élargies et de nouveaux cours sur les menaces émergentes où la technologie sera priorisée.
« Tout comme la biologie et l'analyse génétique font maintenant partie intégrante des enquêtes criminelles, la plupart des enquêtes actuelles ont une composante technologique, souligne Gord Beatty, directeur de l'Institut d'apprentissage en criminalité technologique au CCP. Qu'il s'agisse de déplacer des sommes d'argent ou d'éviter d'être détectés grâce à de nouveaux modes de communication, les criminels essaient toujours d'être à l'avant-garde. La formation est essentielle pour rester dans le coup. »
Note de la rédaction : Cet article a été publié à l'origine dans l'édition spéciale du 150e anniversaire de la Gazette de la GRC en 2023.