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Gendarmerie royale du Canada

L'ancienne commissaire Bev Busson partage sa réflexion sur le travail d'équipe et le leadership

Par Meagan Massad

Personnes et culture

Portrait d'une policière de la GRC en uniforme bleu foncé, avec un drapeau canadien en arrière-plan.
Image par GRC

28 février 2024

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Bev Busson a été la 21e commissaire de la GRC, de décembre 2006 à juin 2007, et la première femme à occuper ce poste. Femme aux multiples distinctions, Mme Busson a été faite Commandeur de l'Ordre du mérite des corps policiers par la gouverneure générale, en plus d'être élevée au rang de Membre de l'Ordre du Canada et de Membre de l'Ordre de la Colombie-Britannique. Dans ce cinquième entretien de notre série consacrée aux anciens commissaires de la GRC, Mme Busson confie à Meagan Massad, rédactrice à la Gazette, ce qu'elle a appris durant sa carrière sur le travail d'équipe, la crédibilité et le leadership.

Quand avez-vous su que vous vouliez faire carrière à la GRC?

Ce n'est pas très original, mais j'ai toujours voulu faire quelque chose qui sorte de l'ordinaire et qui soit utile à la société. J'étais une toute jeune diplômée en enseignement et je m'occupais d'enfants ayant des besoins spéciaux en me demandant ce que je pourrais bien faire de ma vie. J'admirais la GRC et je me disais que si j'avais été un homme, j'y aurais fait une carrière policière. Puis un jour en me rendant au travail, j'ai entendu à la radio que la GRC allait ouvrir ses rangs aux aspirantes policières. C'était comme un appel du destin. Je me suis rendue au détachement local le jour même pour récupérer un dossier de candidature.

Vous avez fait partie de la première troupe de cadettes de la GRC. Comment l'avez-vous vécu?

Sur le moment, je n'ai pas saisi toute l'importance de cette « première ». C'est venu avec le recul. À la cérémonie d'assermentation, j'ai senti que nous vivions un tournant historique. Les médias avaient envahi la Division Dépôt [l'École de la GRC] et une équipe d'une grande chaîne de télévision était là avec ses caméras. C'était gênant, car nous voulions être traitées comme nos camarades masculins; or, voici qu'on braquait les projecteurs sur nous.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées?

Nous voulions gagner la confiance de nos collègues masculins. Sur le terrain, chacun doit pouvoir compter sur son coéquipier pour le couvrir en cas de danger; ce peut être une question de vie ou de mort. Nous voulions donc que les cadets sachent qu'ils pouvaient compter sur nous comme sur un partenaire masculin.

Il fallait réussir à se faire accepter et ne surtout pas donner l'impression de bénéficier d'un traitement spécial. Comme nous étions la première troupe féminine, nous n'avions pas le même uniforme, les mêmes logements, ni la même formation que nos camarades masculins. L'organisation tentait tant bien que mal de s'adapter à la nouvelle réalité de la mixité. Ce n'est qu'un mois avant la fin de notre formation à la Division Dépôt que nous avons pu nous entraîner à l'autodéfense avec des cadets d'une autre troupe. Comme nous les précédions de quatre mois, nous étions plutôt coriaces. C'était important que nous puissions nous entraîner à l'autodéfense avec des hommes parce qu'on n'a pas affaire qu'à des femmes dans la vraie vie.

Avez-vous vécu les mêmes difficultés au travail par la suite?

À la sortie de la Division Dépôt, nous avons dû redoubler d'efforts pour prouver à nos collègues masculins que nous étions à la hauteur de la tâche. Je tenais énormément à ma réputation et à gagner le respect des personnes avec lesquelles je travaillais. C'est pourquoi, dans le petit détachement où j'avais été affectée en Saskatchewan, je faisais tout pour me rendre utile. J'ai insisté pour faire des quarts de nuit et je me portais volontaire pour les quarts les plus longs.

Nous avons l'habitude de dire que nous sommes une famille, mais c'est plus que ça; c'est une équipe de survie. Nous nous appuyons constamment les uns sur les autres. Personne ne travaille en solo. Qu'il s'agisse d'un contrôle routier ou d'une enquête, ça prend toujours une équipe.

Y a-t-il des patrons qui vous ont particulièrement appuyée?

Nombre de sous-officiers et surintendants formidables m'ont guidée, mais l'un d'entre eux m'a réellement prise sous son aile lorsque je suis devenue officière dans le Nord de la Saskatchewan. C'était un surintendant très respecté qui était bien décidé à ce qu'une officière réussisse dans son détachement. La première chose qu'il a faite a été de m'envoyer suivre la formation des commandants des interventions critiques. Je suis devenue l'officière qui s'occupait des prises d'otages et du Groupe tactique d'intervention. J'ai bénéficié en quelque sorte de sa réputation, puis gagné le respect de mes pairs. Ça m'a beaucoup aidée.

Comment avez-vous abordé le travail de commissaire?

Lorsque je suis devenue commissaire, j'aimais aller à la cafétéria, me faufiler avec mon plateau jusqu'à une tablée de gendarmes et de caporaux et m'asseoir pour discuter avec eux. Il ne faut pas se couper de la base. J'apprenais ainsi ce qu'il fallait changer ou améliorer.

Les ordinateurs peuvent tout faire. Ils peuvent conduire une voiture, vous renseigner sur les politiques, mais ils ne peuvent pas vous indiquer la bonne décision à prendre en cas de crise. Nous avons besoin de bons dirigeants pour éclairer le chemin. Le meilleur moyen de prendre la bonne décision est de rester informé autant qu'on peut.

What was your mantra?

Je crois qu'il est important de s'entourer des bonnes personnes. Lorsqu'on fait partie d'une équipe qui a le sens du collectif, on peut obtenir le meilleur de chacun. Il faut que les gens se sentent soutenus, qu'ils sachent que vous êtes derrière eux. Un célèbre dirigeant a dit un jour que pour être entendu il fallait savoir écouter. Personne n'a jamais dit que j'étais la meilleure enquêtrice, mais j'aime à croire que j'étais appréciée pour mon leadership.

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